Editorial

Ce site a plusieurs intentions complémentaires et vise différents publics :

1) permettre aux consommateurs d’obtenir des repères sur une nouvelle source énergétique : les agrocarburants.
Les avis diffèrent de manière diamètralement opposée à leur sujet selon les intérêts de ceux qui les expriment. Il est difficile de traiter la problématique sans afficher une opinion. Ce site
présente une réflexion basée sur des faits concrets, sur les enjeux des agrocarburants et le développement durable.

2) constituer une base d'informations ressources sur les agrocarburants pour le développement durable. Il entend permettre aux coopératives du Sud le désirant de mieux connaître les potentiels d’application locale des technologies agro-énergétiques.

3) Fournir des exemples d'activités socialement et environnementalement responsables. Il s'agit de promouvoir de bonnes pratiques entrepreunariales desquelles des investisseurs peuvent s'inspirer pour le développement des agorcarburants dans les pays du Sud.

Excellente visite.

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vendredi 12 mars 2010

La filière sucre - alcool brésilienne

Depuis qu'il a décidé de promouvoir l'éthanol de canne à sucre afin de substituer une partie des combustibles fossiles - les principaux émetteurs de GES - le gouvernement brésilien est devenu son principal promoteur. La construction de cette stratégie énergétique devait se faire alors même que le Brésil a, dans son histoire, un long et souvent douloureux passif avec cette filière. Le sucre constituait l’un des moteurs du commerce triangulaire de la Traite de Nègres et c’est également en développant le secteur cannier au Brésil, que les décideurs successifs ont réduit l’écosystème des Forêts Atlantiques à seulement 7% de sa surface initiale.
Aujourd’hui, après environ 400 ans de développement parallèle entre le Brésil et la filière canne à sucre dans ce « pays continent », le contexte conserve des similitudes. Des situations de conditions de travail dégradant aux problématiques environnementales causées par les « déserts mono-spécifiques » engendrés par la canne, en passant par la transformation – pour ne pas dire la dégradation - des régions traditionnelles indigènes, les polémiques sur la filière sucre alcool brésilienne sont très nombreuses et le plus souvent fondées. Toutefois, focaliser sur les travers persistants sans rappeler les points fondamentaux de la filière ne mènerait qu’à une vision partielle, et donc biaisée, des enjeux.
Ces fiches synthétiques thématiques ont justement pour ambition de permettre une compréhension globale des enjeux sociaux et environnementaux de la filière cannière brésilienne et de l’influence potentielle des initiatives de certifications actuellement en fort développement.

Document intégral : http://www.rongead.org/IMG/pdf/Fiches_synthetiques_filiere_sucre_Bresil_2009-2010.pdf

Agrocarburants : vers une nouvelle gouvernance mondiale

Les agrocarburants occupent ces dernières années une place importante dans le champs médiatique de l’innovation énergétique et de l’environnement. Ce secteur de production connaît dans le monde entier un développement rapide et des tendances de croissances que de nombreux domaines économiques aimeraient égaler. L’évolution de leur production est exponentielle à partir de 2000 et devrait se maintenir ainsi sur les dix prochaines années . Les agrocarburants représentent des enjeux importants, mais comportent également des risques non négligeables induits par le rôle de premier rang qu’ils peuvent jouer sur trois domaines majeurs que sont l’énergie, le climat et la sphère socio-économique mondiale.

Document intégral : http://www.rongead.org/IMG/pdf/Cahier_Agrocarburants.pdf

mardi 10 novembre 2009

L'Europe et les agrocarburants

A la veille des négociations de la conférence de Copenhague, les agrocarburants font partie des outils mobilisables à courts termes pour agir. Leur cible de développement en construction aujourd’hui doit permettre l’épanouissement d’un marché international soutenable, dynamique et innovant. L’UE s’est placée, ces dernières, années comme un des leaders de ce débat.


Le cadre de développement européen

Un an après le protocole de Kyoto, la résolution du Conseil européen de Cardiff du 8 juin 1998 est la première pierre de la construction de la politique européenne sur les agrocarburants. Ils sont également désignés comme solutions techniques exploitables pour la substitution de 20% des carburants conventionnels dans les transports routiers à l'horizon 2020. La directive européenne 2003/30/EC, relative à la promotion d’énergies renouvelables dans les transports concrétisait des objectifs de courts termes de consommation de 2% d’agrocarburants en 2005 et 5,75% en 2010. Le 23 janvier 2008, la Commission les a réaffirmé en précisant des exigences de durabilité selon lesquelles leur atteinte fera appel aux agrocarburants de 2nde génération pour au moins 40 %.


D’autres critères socio-environnementaux devront être joints à la directive dans les années à venir pour qu’une réduction d’au moins 45% d’émissions de Gaz à Effet de Serre soit garantie par rapport aux carburants fossiles ; un taux qui pourrait passer à 50% d’ici à 2017, puis 60 % ensuite.

Outre leurs bilans énergétiques généralement non compétitifs par rapport aux filières d’autres zones du globe, les productions européennes d’agrocarburants de 1ère génération ne sont économiquement peu ou pas viables. Principalement basées sur le colza et le tournesol pour la filière biodiesel, la betterave et le blé, pour celle de l’éthanol, leurs productions sont très dépendantes des subventions de la Politique Agricole Commune d

ont l’avenir est incertain.


Un marché communautaire malgré tout en croissance

Le parc automobile européen est majoritairement diesel du fait de son moindre coût depuis une vingtaine d’années. En conséquence, la demande communautaire d’agrocarburants concerne essentiellement le biodiesel (figure 1). Toutefois, la filière éthanol accuse une forte croissance ces dernières années. En 2008, ils ne représentaient encore que 3% de l’ensemble des carburants utilisés dans les transports en UE.



Enjeux et perspectives…

Il s’agit aujourd’hui de maintenir la tendance de consommation tout en diversifiant les approvisionnements. En effet, la production européenne actuelle ne saurait suffire à la demande en développement pour les raisons évoquées auparavant. Le secteur des agrocarburants de 1ère génération rassemble des industriels de l’agroalimentaire, de l’énergie mais également des « startups ». Alors que les principaux opérateurs économiques présents en UE sont essentiellement européens (figure 2), nombreux parmi eux sont également actifs dans les pays du Sud, notamment en Afrique où les potentiels agricoles sont importants.Une nécessité apparaît donc pour faire face aux problématiques de délocalisation des externalités négatives ou de concurrence avec les cultures alimentaires, légitimement posées dans le cas d’importations. Dune part, la recherche et le développement de technologies de productions plus efficientes devraient contribuer à trouver des solutions.


L’éthanol cellulosique représente, par exemple, des intérêts spécifiques pour les pays forestiers du nord de l’Europe. Plus au sud, les projecteurs sont tournés vers les « algo-carburants » pour la filière biodiesel. Leurs rendements seraient 30 à 100 fois supérieurs à ceux observés actuellement avec les oléagineuses terrestres. D’autre part, l’évolution des systèmes de certification devrait amener des garanties jugées nécessaires. En Europe, nombreuses sont les initiatives d’élaboration de standards. La RSB, Roundtable on Sustainable Biofuels, par exemple, basée à Lausanne en Suisse, tente d’élaborer des indicateurs pour tous les agrocarburants.



En revanche, la BSI : Better Sugarcane Initiative, est focalisée sur la production d’éthanol de canne à sucre. Installée à Londres et regroupant industriels, pétroliers et ONGs, sa certification sera opérationnelle en 2010 et devrait promouvoir les importations d’éthanol depuis le Brésil ou d’autres pays producteurs. Reste l’enjeu dépassant les frontières de l’UE, de l’homogénéisation de ces labels au travers des méta-standards pour la construction d’un marché international favorable pour le plus grand nombre...


Romain Peyrache