Les études brésiliennes pour diversifier les alternatives aux énergies fossiles sont nombreuses depuis une cinquantaine d’années. Ceci est notamment du à la difficile position de dépendance du Brésil par rapport au pétrole du Moyen Orient avant les années 1970.
Les origines du progamme
Le premier choc pétrolier de 1973 a provoqué ça et là des plans politiques de développement d’alternatives au pétrole.
Au Brésil, cela prend la forme dès 1976 du plan Pro alcool et à partir de l’année 1980 du plan Prooléo. Ce dernier est accompagné par la création d’une entreprise de production de systèmes énergétiques dans le nord du pays : PROERG. Ce programme a apporté des résultats intéressants puisque en 1983 a été conçu un substitut au kérosène donnant lieu au premier vol avec un carburant non dérivé du pétrole. L’évolution des cours du baril dans les années suivantes n’ont pas permis de poursuivre le développement de cette initiative.
Aujourd'hui, ce plan intègre un contexte de développement national particulier
Ce n’est qu’à partir des années 2000 que l’intérêt pour les huiles végétales carburant a repris au Brésil, avec le plan ProBiodiesel. Le Programme National pour la Production et l'usage du Biodiesel - PNPB, a officiellement été lancé en décembre 2004 sous le premier gouvernement Lula. Il remplace le ProBiodiesel. Ce plan présente plusieurs objectifs au niveau national. Il s’agit dans un premier temps de réduire les émissions de CO2 dans le secteur des transports routiers nationaux marchands qui etait jusque là, alimenté exclusivement au diesel. Le deuxième objectif est de promouvoir l’investissement privé dans un marché aux perspectives lucratives dans un futur proche. Et le troisième vise l’apport de solutions à la problématique de développement des zones du Nordeste et du Nord via la promotion de l’agriculture familiale pour fournir la matière première.
Un exemple de politique de développement durable?
Force est de constater qu’il s’agit là d’un plan ambitieux rassemblant des enjeux de différentes natures. Il reprend bien le triptyque du développement durable, en promouvant la protection de l’environnement avec les réductions de GES induites par la diminution de consommation de diesel, en appuyant l’inclusion sociale des petits producteurs des régions moins développées et en instaurant un marché économique d’énergie renouvelable économiquement viable.
Stratégiquement, le Brésil ne pouvait pas tout miser sur l’éthanol (de canne à sucre) sans développer d’autres technologies. Le PNPB est récent et présente actuellement des résultats mitigés. La majeur partie de matière première fournie est du soja et ne concerne pas l'agriculture familiale.
Les outils d’incitation d’une part, avec le timbre social et les avantages auxquels il donne accès, et de régulation d’autre part, avec les quotas de production par entreprises, par type de matières premières et par zones géographiques doivent être affûtés. Toutefois, accompagné par un programme solide de Recherche et Développement, ce plan pourrait d’ici quelques années rencontrer des résultats intéressants.
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