Editorial

Ce site a plusieurs intentions complémentaires et vise différents publics :

1) permettre aux consommateurs d’obtenir des repères sur une nouvelle source énergétique : les agrocarburants.
Les avis diffèrent de manière diamètralement opposée à leur sujet selon les intérêts de ceux qui les expriment. Il est difficile de traiter la problématique sans afficher une opinion. Ce site
présente une réflexion basée sur des faits concrets, sur les enjeux des agrocarburants et le développement durable.

2) constituer une base d'informations ressources sur les agrocarburants pour le développement durable. Il entend permettre aux coopératives du Sud le désirant de mieux connaître les potentiels d’application locale des technologies agro-énergétiques.

3) Fournir des exemples d'activités socialement et environnementalement responsables. Il s'agit de promouvoir de bonnes pratiques entrepreunariales desquelles des investisseurs peuvent s'inspirer pour le développement des agorcarburants dans les pays du Sud.

Excellente visite.

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lundi 1 juin 2009

La certification : porte ouverte vers les marchés internationaux ?

Une nouvelle certification dans les agrocarburants.

Les producteurs d’agrocarburants disposeront, à partir de juin prochain, d’un autre label de bonnes pratiques socio-environnementales (cf. http://agrocarburants-developpement.blogspot.com/2009/02/des-revendications-aux-reactions.html). La certification Rainforest Alliance, déjà bien connue sur le plan international, mettra en application une méthodologie récemment développée pour les productions agroénergétiques. Les cultures de canne à sucre, soja, palmier à huile, tournesol et arachide sont concernées. Les critères sont conformes à la norme précédemment utilisée dans l’agroalimentaire mais ils s’adaptent au contexte nouveau des agrocarburants. Ainsi, sur les 14 critères principaux nous noterons l’importance de la séquestration de carbones, de l’utilisation de technologie propre et du développement des compétences professionnelles continues des salariés.



Ce label qui devrait s’aligner sur le niveau d’exigence réputée de l’organisme, pourrait représenter a court terme une nouvelle opportunité de différenciation sur le marché international pour les producteurs de canne à sucre, mais également un moyen d’éviter les barrières commerciales promues par certains gouvernements quant à l’importation d’agrocarburants.

Au Brésil, l’impact est ressenti dans le secteur du la canne à sucre – éthanol. Luis Fernando Guedes Pinto de l’ONG IMAFLORA, basée à Piracicaba dans l’Etat de São Paulo au Brésil, explique que de nombreux groupes agro-industriels ont beaucoup avancé sur les questions sociales et environnementales. L’IMAFLORA est spécialisée dans les certifications FSC (Forest Stewardship Council) et Rainforest Alliance et promeut de tels outils pour l’amélioration des pratiques dans les chaînes de production au Brésil particulièrement. Luis Fernando Guedes Pinto a bon espoir qu’il y ait déjà dans la récolte à venir, certaines productions certifiées.
En effet, certains groupes se montrent d’ores et déjà très intéressés. Adecoagro qui exporte déjà du café certifié Rainforest Alliance à destination des marchés européens, américains et japonais, entend faire certifier d’ici à 2010 une production de 4 millions de tonnes de canne à sucre dans l’Etat du Mato Grosso do Sul. Le directeur du groupe, M. Marcelo Vieira est convaincu que l’exportation est le chemin que doit prendre l’éthanol brésilien et que les certifications telles que celles-ci sont des tremplins à ne pas manquer.

La course est lancée

Cette certification est la première d’une longue liste à venir puisque la BSI, Better Sugar Cane Initiative, est en train de finaliser les processus de consultations publiques de ses critères. Les premières commercialisations certifiées par le label de la BSI sont attendues pour le premier semestre 2010. De plus, la RTSB (RoundTable for Sustainable Biofuels) prépare également une méthodologie de certification.
Selon Géraldine Kutas de l’UNICA (União Nacional da Industria da Cana de Açucar au Brésil), ces certifications devraient stimuler les démarches quant aux précisions de la directive européenne sur l’utilisation d’énergies renouvelables, initiées en 2008 suite à des pressions de la société civile pour garantir la durabilité des agrocarburants.

Un doute subsiste…

Deux questions restent en suspens à l’annonce de cette nouvelle. La première concerne le débat sur les métastandards. Il s’agit d’outils qui engloberaient les critères applicables à toutes les productions mondiales d’agrocarburants (au moins par filière). Ainsi, ces derniers serviraient de base universelle de certification dans le secteur. Bien que qualifiés par de nombreux spécialistes comme déterminants pour la mise en place d’un marché international des agrocarburants, ces métastandards présentent le risque d’être imprécis et inadaptés à une application locale. Force est de constater que pour le moment, le chemin pris par ces différentes initiatives, aussi respectables soient elles, ne va pas dans le sens des métastandards. Bien que toutes les méthodologies s’intéressent aux mêmes points critiques sur la chaîne de production, la rigueur requise pour chacun des critères diffère. La deuxième question est de savoir si le consommateur final ne se retrouvera pas un peu perplexe face à une multitude de labels différents ?

Romain Peyrache

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