Editorial

Ce site a plusieurs intentions complémentaires et vise différents publics :

1) permettre aux consommateurs d’obtenir des repères sur une nouvelle source énergétique : les agrocarburants.
Les avis diffèrent de manière diamètralement opposée à leur sujet selon les intérêts de ceux qui les expriment. Il est difficile de traiter la problématique sans afficher une opinion. Ce site
présente une réflexion basée sur des faits concrets, sur les enjeux des agrocarburants et le développement durable.

2) constituer une base d'informations ressources sur les agrocarburants pour le développement durable. Il entend permettre aux coopératives du Sud le désirant de mieux connaître les potentiels d’application locale des technologies agro-énergétiques.

3) Fournir des exemples d'activités socialement et environnementalement responsables. Il s'agit de promouvoir de bonnes pratiques entrepreunariales desquelles des investisseurs peuvent s'inspirer pour le développement des agorcarburants dans les pays du Sud.

Excellente visite.

_________________________________________________________________________

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

Rechercher dans ce blog

mardi 30 juin 2009

Le secteur sucre alcool brésilien : agrobusiness versus environnement.

Version portugaise de l'article publiée sur :



L’environnement subit les conséquences du développement de l’agrobusiness brésilien, dont la filière sucre alcool fait figure de porte drapeau. La concentration des productions de canne à sucre dans le sud est et le centre sud du pays oblige la « délocalisation » d’autres cultures. Le front de l’avancée de l’agrobusiness est une conséquence d’un développement agricole qui a pris pour exemple la filière sucre depuis le lancement du plan Pro alcool lancé dans les années 1970.

Deux biomes forestiers principaux diminuent à mesure que ces pratiques agricoles se développent : la Caatinga dans le Nordeste et le Cerrado en bordure sud de la forêt amazonienne. Ce dernier est jugé par l’administration fédérale brésilienne comme une zone « vide », donc libre pour le développement de l’agrobusiness. Cette vision est malheureusement erronée et mène à la diminution progressive de cet écosystème. Sans réorientations rapides des politiques de développement agricole, il se pourrait fort que ces milieux naturels subissent le même sort que la Mata Atlântica il ne reste aujourd’hui qu’environ 7% de la surface originelle du fait du développement agricole national. Les changements d’affectation des sols, c'est-à-dire les variations de la couverture végétale d’une parcelle au cours du temps, correspondent à des émissions de Gaz à Effet de Serre importantes, d’autant plus lorsque la couverture originale était une forêt. On estime par exemple qu’une culture de canne à sucre représente un stock de carbone d’environ 60T/Ha, tandis que des biomes telles que le Cerrado ou la Caatinga en contiennent entre 110 et 150T/Ha et dans le cas de la forêt amazonienne cela atteint 250T/Ha. Ceci participe donc grandement au réchauffement climatique global causé par les émissions de GES dans l’atmosphère. La production agro énergétique qui induit une déforestation provoque donc plus de problèmes qu’elle n’en résout. Les modes de cultures eux même ont une influence forte. Certes, la mécanisation devrait limiter les émissions de CO2 liés aux pratiques de brûlis qui préparent la récolte manuelle de la canne à sucre brésilienne ; de même, la généralisation de la revalorisation des résidus organiques (pailles et bagasses) en électricité par cogénération est un point positif car il renforce l’efficacité énergétique de la production. Mais qu’en est-il, de l’épuisement des sols du fait de l’intensification des rendements, qui devraient doubler d’ici 10 à 15 ans, des pollutions des nappes phréatiques à cause des intrants chimiques, ou des « effets dominos » de pression foncière impliquant de la déforestation ?

Alors que l’opinion publique mondiale est focalisée sur la crise économique, le fait est que les problèmes environnementaux sont plus que jamais importants et que leur résolution représente un levier de croissance économique considérable. Le secteur sucre alcool brésilien représente pour le pays une source importante de revenus, un puit d’emplois. Aux yeux du monde entier, il s’agit d’une filière agro alimentaire et agro énergétique innovante et exemplaire. Toutefois, le cadre législatif doit assurer une production environnementalement durable et socialement responsable.

La thématique du droit environnemental dans le secteur sucre alcool brésilien sera justement abordée durant le III Séminaire Sucre Ethique qui aura lieu les 23 et 24 juillet à São Paulo, duquel RONGEAD est co-organisateur.



Romain Peyrache

1 commentaire:

  1. La déforestation de forêts tropicales est l'un des principaux facteurs de l'émission de GES au niveau mondial (3 ou 4e facteur de mémoire). C'est une catastrophe pour le réchauffement climatique mais également pour la biodiversité, l'appauvrissement et la mort des sols (à trente ans), l'érosion, la multiplication des inondations (un sol nu et érodé ne peut stocker l'eau, qui s'écoule plus loin), etc. Les externalités néfastes pour l'homme et son environnement sont plus importantes que les gains courts termes de la frénésie de la production du sucre servant à faire rouler nos véhicules.

    RépondreSupprimer